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     On m'a coupé la jambe, mes orteils me chatouillent... Je suis écartelé... Quelle part d'une vie brisée devrais-je préférer ? Nous avons nos martyrs, nos convictions, notre foi. Comme la croix, l'étoile, amulettes ou tchador, nous pourrions arborer nos pieds-noirs sur fond d'or ? Le malheur est plus grand pour tous les Algériens restés là-bas. Malgré notre départ la mort ne cesse de les environner. Nos regrets fraternels, notre meilleur souvenir à nos amis d'antan. Dans la boue des tranchées, le charbon des navires, les Arabes étaient également des "Pieds-noirs"(14). Et bien plus qu'un vœu pieux, nous leur souhaitons de reprendre notre oeuvre de pionniers, pour sauver le Pays du chaos qui les pousse à l'exil.
     Lorsque le monde sera un grand village, chacun se souviendra que nous étions cousins. Si les choses ont tourné de manière déplorable, c'est à d'autres que nous qu'il faut le reprocher. Nous vivions ensemble depuis des décennies, camarades d'école, d'armés ou de travail, amis, voisins, ou simples compatriotes, Romains ou Numides, Arabes ou Turcs, Européens ou Algériens, tous amis... échangeant la mouna, les zlabias ou l'azyme, avant que d'autres ne viennent semer la zizanie par goût du pouvoir, ou par connerie"(15). Ce ne sont pas ceux qui décident la guerre qui la font.
     Mais qui s'en souvient maintenant, puisque la page est tournée, faisons mine d'oublier…
     
Pieds-Noirs, Algériens ou Patos, l'origine franco-française est la même.
     Si l'on prend une partie, il faut prendre le tout. Relevant le défi nous sommes donc les Pieds-Noirs et les autres Français resteront les Patos ou les Francaouis puisque tout cela c'est du kif-kif au même.

EPILOGUE
"Le petit Robert" (édition de 1990) donne les définitions suivantes pour le mot "Pieds-Noirs" :
     1°/ "Chauffeur de bateau indigène" cité en 1901...Je rectifie ; le chauffeur était celui qui était chargé d'entretenir le feu d'une chaudière, dans les trains et les bateaux à vapeur. Le terme indigène remplace ici le mot algérien au sens large, celui de l'époque, c'est à dire Européens et Autochtones confondus.
     Pour être conforme à la vérité, cette citation doit être comprise ainsi "Marin de toutes confessions, né en Algérie, affecté à l'entretien des chaudières d'un bateau !"
     Les Métropolitains, faisant souvent l'amalgame, ne voyaient pas de différence entre Arabes, indigènes ou Algériens. Nous avons vu par ailleurs que les Européens d'Algérie se disaient Algériens.
     2°/ "Arabe d'Algérie" cité en 1917 Même explication : Arabes ou Algériens, Algériens ou Européens c'était "kif-kif bourricot" pour les écrivains métropolitains ! Bien que ce dictionnaire, créé par le "Pieds-Noirs" Paul Robert, contienne en cette matière pareille erreur pour nous, nous le remercions, nous avons compris... c'est une pierre à notre édifice.
     3°/"Français d'Algérie" : Les Pieds-Noirs rapatriés.

Gabriel Peters,
né à Mostaganem (Algérie),
reconnu et déclaré Pieds-Noirs au sens général en 1958,
fils de Charles "Pieds-Noirs" authentique en 1917.

  1. Les journalistes ont utilisé ce terme pour désigner globalement les habitants non - musulmans d'Algérie, lesquels se reconnaissaient jusque là comme Européens ou Algériens
  2. Chacun connaît les rancunes accumulées par le nouveau grand Chef de l'Etat français.
  3. "maladie cryptogamique du châtaignier dit le Nouveau Larousse Universel édit. 1949.
  4. J. Frémeaux, la France et l'Islam depuis 1789, Ed. PUF Paris, p. 105.
  5. Ce mot français remonte à 1831. Cf Encyclopaedia Universalis.
  6. Lucien Ruty, Chronique d'une honte partagée, Ed. Babedita 1994, R 24.
  7. Encyclopaedia Universalis.
  8. Paressent, simulent.
  9. A leur tour, les Pieds-Noirs, calés entre les parois des fonds, appelaient ainsi leurs camarades métropolitains parce que ceux-là, travaillant sur le pont, avaient pris une démarche chaloupée de canards (en espagnol patos), à cause du roulis.
  10. Si un lecteur reconnaît l'un de ces marins ou possède l'une ou plusieurs photos de cette série, il serait bien aimable de le signaler. Fils ou petits-fils de marins cherchez dans vos cartons.
  11. Ce fut le point de départ de ma réflexion, suivie ensuite par quelques recherches, lesquelles, de façon inattendue, la rendent superflue.
  12. Mohand Khellil, La Kabylie ou l'Ancêtre sacrifié, Ed. L'Harmattan, 1984, page 17.
  13. Cf. Lord G. Byron, "Le Giaour", Conte oriental, 1813.
  14. cf. Dictionnaire le Petit Robert.
  15. « Quelle connerie, la guerre", Prévert.