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     Concrètement : la Patrie c'est surtout la nation, le Pays auquel on a le sentiment d'appartenir, là, où nous sommes nés, où sont enterrés nos parents, où vit notre famille, où on se sent chez soi ! Le "Droit du sol" n'a pas été invoqué pour nous, le racisme à rebours existant déjà... A la fin de la "guerre", pour laisser place nette aux nouveaux Algériens, ces Européens d'Algérie sont expulsés, par l'alliance du pouvoir français avec le FLN, dans une débâcle qui n'a rien à envier à celle de 1940 en France devant les Allemands. "Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge..."
     Rapatriés dans un pays jamais vu, où ils ne connaissent personne pour la plupart, ils sont désorientés, abasourdis, sonnés, déchirés, aucun mot ne suffirait pour expliquer leur désarroi... Toute attitude hostile, vexation gratuite glisse sur leur sensibilité émoussée... Nous en sommes retombés aux besoins primaires de la survie : besoin de nourriture, besoin d'un abri, besoin de sécurité, de regrouper ses Parents, ses Amis, de reconstituer le cercle grégaire entre rescapés, échoués sur une terre inconnue... Nous aurions aimé trouver aussi des comités de soutien, des élans humanitaires en notre faveur, des défenseurs des droits de l'Européen trahi. A part quelques exceptions de cercles reconnaissants, c'était le mur glacial, l'indifférence et même le mépris... Alors que nous l'avions pratiqué en 40, l'accueil chez l'habitant est resté lettre morte. D'autres français d'Algérie handicapés par leur illettrisme et méconnaissance de la langue, découvrant ici la Ségrégation, vivent encore dans des camps au bout de trente années, coupés de leurs racines, des Français méprisés, parqués en territoires assignés comme le furent les Indiens !
     Le mot rapatrié fait ricaner. Rats pas triés veut dire quelque chose, pour ces gens qui connaissaient bien ce petit mammifère, très prolifique au pays. Triés ou pas, quelle humiliation, Pieds-Noirs et Rats ? Le top... La tendance n'est pas à l'estime réciproque. Chacun reproche à l'autre d'avoir, durant sa guerre, fait payer l'eau à ses soldats ! Confrontation de préjugés ! Tacitement, le mot "rapatrié" devient caduc.
     Les médias récupèrent la boutade que leur confrère, prédisposé déjà par les "Pieds-Bleus", a piquée dans le jargon rivé de la marine. Le sobriquet "Pieds-Noirs" est lancé, pour moquer plutôt que flatter. Il ira loin ! Son découvreur aurait dû demander des droits d'auteur. Il faut de l'insidieux dans la vague gaullienne, noircir les gens pour mieux les démolir, apaiser ses rancunes et régler ses comptes personnels au nom de l'intérêt national. La sape est l'outil le plus approprié.
     "Pieds-Noirs" tombait bien : vacherie gratuite vide de sens comme une insulte, sauf, s'il en restait, pour certains marins français du début de siècle. Calembour à visée dégradante décerné en nom de baptême à une Communauté, anonyme depuis 130 années, rendue suspecte par le régime qu'elle a favorisé, regard soupçonneux sur ces loques humaines qui détalaient dare-dare, la mort aux trousses ! Ils ne sont pas comme Nous ces Gens-là! ... Ce ne sont pas des Français, Y sont bizarres, Y parlent pas comme nous ! Ils ont pris nos petits pour leur guerre ! Ils voulaient débarquer à Paris avec les paras ! Ils ont massacré les pauvres Arabes... On dit qu'ils ont les pieds-noirs... etc.
     Ces litanies puériles, dans un climat propice deviennent rumeur qui durera plus que nous

Revenons à nos Pieds
     Les relations avec l'Afrique du Nord s'effectuaient, depuis la conquête, à l'aide de voiliers jusqu'à la fin du siècle. A l'avènement des machines à vapeur, la navigation se mit au goût du jour. A l'époque les Bretons, de vrais gens de mer dans un pays de terriens, forment encore la majorité des marins. La Méditerranée à la voile, quelle sinécure ; surtout lorsqu'on a connu les frimas de l'Atlantique nord ! Ici, le climat magnifique remet du baume au cœur à ces matafs du grand large. Les manœuvres se font au grand air, les gabiers ahanent leurs chants marins "Hardi les gars, vire au guindeau.." accompagnant le fasseyage des voiles, sur les eaux turquoises de la Belle Bleue, débarrassées des "Turco-Barbaresques"…
     Dès la fin du siècle, vers 1896, les puissants cuirassés : Charlemagne, Bouvet, Gaulois, sont propulsés à la vapeur, bien qu'en 1907 certains navires ont encore la possibilité de hisser des voiles en soutien de leurs 18000 chevaux (vapeur)... Dans ces bâtiments de construction métallique, les chaudières transforment les fonds en fournaise. Le soleil méditerranéen en rajoute... Entrant dans la danse, les munitions stockées dans les soutes explosent spontanément, la poussière de charbon n'est pas étrangère à ces déflagrations ?
     Plusieurs de ces navires, subissent des explosions terribles, parmi lesquels le Iéna en mars 1907 et le Liberté à Toulon en 1911, provoquant des centaines de blessés ainsi que plus de deux cents décès ; ces dernières victimes sont enterrées, dans un émoi national, en présence du Président de la République ?(7)
     Nos marins, Bretons et autres continentaux, sont déstabilisés. Ils ne supportent plus ces conditions de vie ! Habitués à endurer en mer l'humidité et le froid, "c'est l'Enfer ici" réclament-ils... "S'il faut ajouter le risque d'une mort certaine, brûlés vifs dans un cercueil d'acier, je préfère le gibet au mât de misaine", rouspètent les gueulards !
     Le temps passe et la situation ne va qu'en empirant. Les marins désertent à cause de la chaleur.
     Le problème est grave. La population française, désaxée en ce début de siècle par un climat social désastreux, fortement émue par ces catastrophes marines, est prête pour une guerre civile. En ce début du siècle la France est en ébullition, le climat est la révolte. C'est l'effervescence politique et les affrontements sanglants : grève des mineurs à la suite des catastrophes de Courrières, grève des postiers, soulèvement du Languedoc viticole, grève des cheminots attisant une crise de syndicalisme. Clemenceau affronte Jaurès et Guesde, tandis que les révolutionnaires Griffuelhes et Pouget recréent la CGT Puis c'est l'horrible guerre mondiale, volcan éjecteur de la surpression européenne !
     Les soldats réagissent. Ils ne veulent plus mourir pour rien. L'embrasement de l'armée de terre échauffe aussi l'esprit des marins. Rien ne va plus, en cette année 1917 ! La mutinerie générale dans la flotte méditerranéenne menace de plus en plus. Affolée, la hiérarchie marine doit réagir, en évitant l'affrontement avec la base. Pétain n'est pas marin, pour arranger les choses comme au Chemin des Dames, et calmer les révoltés, (dans la fange des tranchées, les Noirs aussi refusent de marcher parce qu'ils ont trop froid). Et tous, "unis comme au front" diront les anciens combattants, ils
retournent au combat et nous donnent la victoire. (Il n'empêche que 40.000 mutins sont fusillés, pour l'exemple, par d'autres Français pour avoir réclamé contre des traitements inacceptables, et jamais réhabilités !)
     La Marine trouve donc une solution, à très bon compte
     Il y a dans les équipages de bateaux des hommes nés en Afrique du Nord, Européens ou Africains, tous Français pour la guerre, habitués aux températures excessives, qui voient là une occasion de gagner leur reconnaissance de Français, pas entièrement à part ... Amalgame de tempéraments d'aventuriers, fondus au "melting pot" du creuset algérien, ils sont fiers de travailler dans les cales, sueurs de burnous mêlées du Chrétien, de l'Arabe et du Juif, papotant pataouète, pas encore atteints par les idées marxistes de ce temps tandis que les autres refusent ou tirent au flanc(8) pour échapper à ce boulot de dingues. Briseurs de grève diraient certains ? Non... trop heureux ! Patriotes ? même pas... En ce temps-là, la Flotte française doit être présente partout, de Tanger aux Dardanelles, de Tananarive à Saigon... Par bravade, alors ? un peu... ou tout simplement parce que ces gens-là, habitués à la vie dure, font ce qu'il faut... sans état d'âme politico-philosophique. "Marche ou Crève" dit la Légion, re-formée ici en 1831, à ce régime austère... Marchons, marchons, dit aussi l'hymne qu'on leur a appris.
     Il faut se reporter à l'ambiance de l'époque. La réalité, aujourd'hui oubliée, c'est que ces Hommes de chez Nous ont tranché le nœud gordien, sans quoi la Flotte française allait droit à son "Cuirassé Potemkine". Le pays embrasé, les explosions ne se produisent pas que sur les navires. Le mouvement révolutionnaire enflamme toute l'Europe belligérante, si la Marine lâche c'est la guerre civile, la révolution européenne et, dans un élan suprême, les soldats de tous les pays s'uniront avec les Bolcheviques…
     Ces quelques échantillons d'hommes, différents du lot, sont reconnus, comme une toute petite entité aux caractères très spécifiques (petite certes mais réelle), habitués au "marche ou crève".

Il ne lui manque qu'un nom
     Le charbon est entassé en vrac dans les soutes et chaleur aidant, il est plus commode d'y travailler pieds nus. Il peut bien aussi, en bon pulvérulent, faire ses coups d'éclat qu'on appelle le grisou, bien connu des "Gueules noires". Ces marins du charbon, aux pieds nus toujours noirs, sont pour leurs officiers les Pieds-Noirs". A l'extérieur, sur le pont, s'activent des "Patos"(9) chargés de l'entretien des canons, avec un écouvillon graisseux. Ceux-là sont les bouchons gras".
     Ces arguments me viennent de mon père, engagé dans la Royale, durant cette guerre de 14-18, (la Marine Nationale de la République n'a pas de tendance monarchiste mais son Ministère siège à la Rue Royale).
     L'une de ses photos,(10) de 1917
(note du webmaster pas reproduite ici), représente des marins sous les canons, au premier rang Charles, ("mon père, ce héros au sourire si doux",disait Victor Hugo) assis pieds nus, pantalon retroussé, calotte effrontée sur le côté, encadrés par des camarades de la cale et derrière eux, chaussés et debout, d'autres marins tiennent droit comme une hallebarde un écouvillon poisseux, prêts à graisser les tubes lanceurs de mort.
     Au bas de cette photo une mention manuscrite (11)"1917- Pieds-Noirs et Bouchons Gras- 1917".
     Résumons : Dès le début du siècle, les marins français de France sont inaptes au nouveau travail dans les soutes à charbon
des navires de guerre.
Des marins français nés en Algérie assument ces "Conditions extrêmes", épargnant ainsi à notre Marine Nationale et vraisemblablement au pays les plus forts désagréments !
     Les chefs surnomment ces hommes exceptionnels : "les Pieds-Noirs". Notre communauté "Néo-Algérienne" n'a pas de nom !
     Vers 1958, les médias choisissent pour en parler le terme, inconnu et franco-français "Pieds-Noirs". Tout le monde nous rejette, haro sur le baudet, pour avoir redonné vie à une Algérie perdue depuis mille années... nous faisant porter le chapeau pour des actes que d'autres ont commis. ------Quel ouvrier, quel cultivateur, instituteur ou médecin, fonctionnaire ou chercheur, d'où qu'il soit, peut-il avoir autant de tares ? Et si les militaires ont fauté, n'est-ce pas sur ordre des Gouvernements élus par les Français ?
     Ici et maintenant la question est de savoir quel nom transmettre à la postérité et pourquoi?
     L'identité de notre communauté cosmopolite était liée à la diversité de ses origines depuis le début de la colonisation. Les Européens d'Algérie se désignent euxmêmes volontiers comme "Algériens". Terme devenu caduc en 1962, pour ne représenter que les colonisateurs précédents, les Arabes. Le "droit du premier occupant", nous est opposé, mais pas le "Droit du sol" que les mêmes inventent aujourd'hui. Le Droit a ses revers comme les politiques qui le font, la Vérité d'aujourd'hui sera mensonge demain. On nous a fait croire que l'origine de Pieds-Noirs est la couleur des chaussures des soldats de Bugeaud. Foutaise ! On nous l'a dit, par esprit malin et pour nous rabaisser, nous mettre à merci ! Nous avons laissé dire, par fatigue et privation de nos réflexes de défense ! Quel "Pieds-Noirs" l'a accepté vraiment ? Lâchez une calomnie convenant à la majorité, la rumeur, en fera une vérité !

Refléchissons !
     Ce terme "Pieds-noirs" est franco-français et ne doit absolument rien aux Arabes. Banal, lors de son intervention chez les marins, parce qu'il signifiait quelque chose, comme Gueule-noire ou Pied-Bleu, il est devenu insultant lorsqu'on l'a dévoyé du sens initial.
     Pour justifier la version fausse il eût fallu que l'expression existât en langue arabe ! Que dale ! Et ce serait "chaussures noires" et non pas "Pieds-noirs".. !
     Qui peut affirmer avoir entendu les Arabes prononcer à notre égard, avant les évènements, l'expression "Pieds-noirs" en français, ou "Rjel Khal", (en arabe je crois !). Rien, Oualou !
     Les autochtones non plus ne nous ont jamais dénommés que par le mot ROUMI"(12) laissé par les Romains bien avant l'occupation arabe, ou NOSRANI ou ENSARA (de Nazareth), nom donné par les pirates turco-barbaresques aux Chrétiens, enlevés en mer puis réduits à l'esclavage. Ils employaient aussi GAOURI dont l'origine est certainement GIAOURI (13)que les Turcs utilisaient pour désigner, par mépris, les non-musulmans, puis encore Francaoui quelquefois, lorsqu'ils étaient sûrs de l'origine française... Les dés sont jetés, maintenant ; les blessures ont perdu de leur vivacité et faisant contre mauvaise fortune bon cœur, notre sagesse aidant, nous avons accepté ce baptême incongru…
     Devant ce fatras "de connaissances mal assimilées", nous avons consolidé notre vérité. On s'y ralliera ou la rejettera, c'est le rôle du chercheur de prendre ce risque et de l'offrir à ses amis. "Pieds-noirs" avez-vous dit, "Pieds-noirs" nous resterons !
     Quelqu'un me disait "mais maintenant on l'accepte, par défi..." ; reflet d'une grande sagesse, comme une consolation qui confirme le mauvais accueil fait à ce surnom honni, inconnu avant les évènements.

Un élément nouveau apparaît, explication "a posteriori"
D'aspect psychologique peut-être, tant mieux notre moral compte aussi…
     Si nos pères, nos aïeux n'ont pas vu reconnaître leurs qualités de courage, volonté et pugnacité mais d'abnégation dans la difficulté, il y a fort heureusement une justice immanente !
     Un sobriquet nous est affecté par hasard, et d'une certaine manière le Destin fait bien les choses.
     Nous constatons que quelque part, aussi respectable et crédible qu'elle soit, la Marine Nationale nous a reconnus comme entité excellente et exceptionnelle, pour aller au charbon, dans les conditions les plus défavorables... C'est bien là le début de notre identité.
     Nos Marins d'Algérie ont évité la mutinerie, une affaire Potemkine à la française, dont les suites auraient été désastreuses, si on l'ajoute aux 40.000 mutins fusillés au front. A tous les postes occupés en Algérie nous avons affirmé notre personnalité et notre force de caractère. Courageux, volontaires, stoïques devant la souffrance, comme étaient nos pères, marins, soldats colons, cultivateurs et ouvriers, immigrés de tout poil fuyant la misère de leur pays ! Beaucoup ont crevé, les autres ont marché, comme disent les légionnaires.
     Il faut bien du courage pour ignorer "Tiens vaut mieux que tu l'auras" et tout quitter pour l'inconnu. Cette prise de risque faisait déjà la première étape d'une sélection. Combien ont laissé leur vie dans les embûches de la colonisation !
     S'abstenir en France, quand tout le monde défile dans la rue, pour un oui, pour un non, pour bloquer le système, conforte l'idée d'un peuple qui a toujours respecté les limites de la loyauté républicaine. Notre identité sociale forgée de cette manière, penchés sur la charrue, rênes entre les dents, fusil en bandoulière ; la tête sous le cagnard, pieds nus dans les piquants alfas, il manquait le charbon pour la faire reconnaître. Nous avons résisté à l'adversité, dans cette réserve indienne où la France parquait ses "quarante-huitards", ses révoltés, déplacés en tous genres et autres prisonniers politiques, éloignant derrière le Rubicon méditerranéen des soldats turbulents habitués aux coups d'état et aux victoires, ou bien encore faisait payer très cher aux fous aventuriers une concession de marais ou désert où tant ont laissé leur peau.
     Nous nous sommes noirci les pieds, c'est vrai ! Nous en avons bavé sur quatre générations et lorsque les résultats furent là, autant d'ingratitude ! Merci !. Triste logique des choses humaines. Nous étions au charbon jour et nuit, durant 132 années ! c'est vrai ! Nos pieds en ont noirci ! Qui pourrait le nier ?

Malintentionné, ce sobriquet devient notre titre de noblesse
     La vie en Algérie, ce fut un vrai western. Tour à tour indiens, Acadiens rejetés ou parqués, puis pionniers défricheurs, nous avons sué le burnous pour flatter l'expansion coloniale de la France... Mais on oublie le positif, loin d'éliminer la population autochtone, comme certains colons, tueurs d'Indiens ou d'Aborigènes, nos civils n'ont jamais fait la guerre à l'habitant, nous avons cohabité côte à côte, dans les mêmes souffrances d'une époque difficile, nous lui avons permis de décupler, profitant avec eux de l'amélioration des conditions de vie, sans jamais avoir pratiqué l'apartheid à l'école, le train, le bus ou l'hôtel.
     Toutes les opérations meurtrières ont été décidées par le gouvernement français et tour à tour, populations arabes ou européennes, nous subissions des représailles, tandis que les acteurs des deux camps aiguisaient leurs couteaux, pour au coup d'après, tuer plus de civils du côté opposé. De part et d'autre, nous n'étions que jetons d'un jeu macabre, que scalps collectionnés par les deux adversaires ! Otages sans défense, de partis opposés, nous vivions dans une vigilante incertitude. Et réussissions pourtant à cohabiter en harmonie. Nous avions notre langage créole, habitant en voisins dans les mêmes maisons basses. L'avenir eut été différent, si les gouvernements français avaient été cohérents.
     Mais en cette annexe de France, appelée Algérie, deux étoiles funestes éteignent un firmament d'espérance, après l'union magnifique, un certain 13 mai, de millions d'Algériens de toutes confessions !... En Alger-Alésia, l'Histoire est démentie, les Gaulliens cette fois ont soumis les Roumis. Regrettant un divorce irréfléchi la France et l'Islam se remarient ici et l'on voit de Marseille à Paris, recréer la Casbah, Bab-El-Oued, sans Roumis. Il fallait un lampiste, le "Pieds-noirs" a servi, peuple cosmopolite et innocent, venu ici pour survivre, accusé injustement des erreurs innombrables de Paris !

Mektoub...(c'était écrit)
     Ce titre héréditaire raffermit un système de valeurs, une vitalité ethnique semblable aux Acadiens, survivant au dépècement de 1755. Pour les Algériens que nous sommes toujours, si les tourments sont finis, nos souvenirs restent, rien n'effacera notre vécu de là-bas !
     Sites romains, mosquées grandioses, palmeraies verdoyantes défileront toujours en notre âme attristée.
     L'exode des Pieds-Noirs fut un calvaire, qu'aucun ne recommencerait. Et pourtant ?

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