LE PERE CENT : L'enterrement du « Père Cent » était une tradition des Appelés qui, 100 jours avant leurs libérations, fêtaient cet événement, et souvent éditaient ce genre de prospectus, pour l'envoyer à leur famille, afin qu'on leur envoie des sous pour fêter dignement cet enterrement.
Cette coutume s'était perdu, chez beaucoup d'entre nous car si le service militaire légal était de 18 mois, nous étions maintenu. Donc à partir de 18 mois nous devenions ADL (Au dessus de la Durée Légale), et nous ignorions pendant combien de temps nous serions maintenus sous les drapeaux.
Les plus défavorisés d'entre nous ont fait jusqu'à 14 mois de plus, ce qui leur à fait un service militaire de 32 mois. Donc, enterrer le père Cent, 100 jour avant une libération que l'on ne connaissait que quelques jours avant !!.

AU  JUS : Au jus là dedans, c'est le cri de celui qui réveille la chambrée, car le jus c'est le café que l'on bois chaque matin au cantonnement. Donc 100 au jus c'est 100 jours avant la libération.

LA QUILLE : Elle symbolisait la fin du service militaire.
Mais pour nous…….même si certains ont continué à la confectionner, avec amour, dans l'attente espérée d'une proche libération !. Cela n'avait pas beaucoup de sens.
De plus la superstition aidant, et même si l'on n'y croit pas, on ne tente quand même pas le mauvais sort ………...de même que beaucoup d'entre nous n'allumaient jamais 3 cigarettes avec la même allumette (1) ou la même flamme de briquet.

Cette coutume n'a semble t il pas de repère connu, certains l'attribueraient à un navire du nom de La Quille » qui ramenait les forçats de Cayenne ayant purgé leurs peines, mais chacun sait que ces Forçats ne pouvaient rentrer en Métropole une fois leurs peines terminée. Donc le navire …..



(1) Cela viendrait de 14/18 ou quand un poilu allumait la première cigarette dans une tranchée la nuit, un tireur allemand armait son fusil, à la deuxième cigarette il mettait en joue puis visait et tirait sur l'allumage de la troisième.